Le Matériel

 

Deux types d'hystéroscopes sont utilisés, l'un rigide, l'autre souple: chacun a ses défenseurs, mais la pertinence des résultats est la même quelque soit l'instrument. Il est nécessaire dans ce choix du matériel de définir les bonnes procédures de décontamination et de stérilisation qui sont difficiles, indispensables, rigoureuses et qui doivent faire état d'une traçabilité. 
Le diamètre de ces hystéroscopes est inférieur à 4 mm.

L'hystéroscope rigide:

Il permet une excellente vision de la cavité utérine. Cet appareil à un diamètre de 3,5 mm. Son extrémité est souvent biseautée pour permettre une meilleure observation des différentes faces de la cavité utérine. L’image est conduite soit par des lentilles. L'utilisation de cet hystéroscope rigide est simple mais la rigidité de l’instrument rend l’accès à ​certaines régions de la cavité utérine parfois plus difficile et douloureuse, notament lorsque l'utérus est très rétroversé. L’image est d'une excellente définition sur l’écran de contrôle et permet d’obtenir une iconographie de bonne qualité.

L'hystéroscope semi-rigide:

D'un diamètre de 2,8mm avec un optique de diamètre 1,9 mm. Le très faible diamètre de cet hystéroscope diagnostique permet de franchir le col dans l'immense majorité des cas sans provoquer de douleur. Cet instrument conjugue à la fois les avantages des hystéroscopes de gros diamètre rigides et des hystéroscopes souples. Il a l'inconvénient d'être plus fragile et de nécessiter plus de soins dans sa manipulation. L'iconographie est également d'excellente qualité.

D'autres hystéroscopes rigides offrent un profil différent qui est ovalisé ou foroblique ce qui permet parfois une pénétration plus aisée au sein de la cavité utérine. Le diamètre des optiques est de 2 mm ou de 2,9 mm. Ces optiques sont insérés à l'intérieur d'une chemise qui peut également contenir un petit canal opérateur qui permet si cela est nécessaire de réaliser des biopsies. Le diamètre externe de ces chemises varie de 4 à 5 mm.

La décontamination et la stérilisation de ces hystéroscopes rigides ou semi rigides doivent suivre des procédures rigoureuses qui sont parfois difficilement applicables au sein d'un cabinet médical. Une traçabilité des procédures selon un mode chirurgical est nécessaire.
Ces procédures sont décrites sur cette page.

L'hystéroscope souple est à déconseiller

Les informations constatant l'immense difficulté de la sécurité sanitaire de l'utilisation des hystéroscopes souples sont détaillées sur cette page.

L'instrument a un diamètre de 3,5 mm ; l’image est conduite par une fibre optique. L’instrument est constitué d’un seul bloc. Il est la reproduction miniature des endoscopes digestifs et respiratoires (coloscopie, gastroscopie et bronchoscopie) ; il est donc particulièrement fragile. Cet hystéroscope qui est souple permet d’accéder aisément aux utérus dont la situation est particulière (très fléchis en avant ou en arrière ; on dit alors de ces utérus qu’ils sont très ante ou rétro versés).

Mais l'inconvénient majeur réside dans les difficultés de décontamination et de stérilisation de ce matériel. Les contraintes sont très importantes et peu comptibles avec une utilisation en routine.

Les avantages: l’extrémité de l’hystéroscope est orientable sur 180° et permet l’accès aisément à toute la cavité utérine, comme par exemple aux cornes utérines ou aux utérus malformés. D’une façon générale, l’utilisation des hystéroscopes souples est moins douloureuse pour les patientes que l'utilisation des hystéroscopes rigides à diamètre égal.

Les inconvénients: la définition de l'image qui est parfois inférieure à celle des hystéroscopes rigides et l'iconographie qui est difficile à obtenir.

LE PROBLEME MAJEUR CONCERNE LA STERILISATION DU MATERIEL SOUPLE ET LA SECURITE SANITAIRE DES PATIENTES EN PRATIQUE DE ROUTINE.

Les procédures de décontamination (à froid et par trempage) et de stérilisation sont très contraignantes, très difficiles à réaliser convenablement tant au sein des cabinets médicaux et qu'au sein aussi d'ailleurs de structures hospitalières.  L'avenir n'est probablement pas à l'utilisation de ce matériel. Les conclusions de l'enquête de l'AFSSAPS publiées en 2010 sont inquiétantes. De plus l'enquête a été réalisée dans les structures hospitalières. On est en droit de penser que les conclusions seraient pires si l'enquête avait été réalisée au sein des cabinets médicaux qui ne sont pas adaptés à la gestion rigoureuse de la décontamination et de la stérilisation de ce matériel souple.

 

Dernière mise à jour le 2 mars 2024 - par Dr. Landowski